Canada : neuf scientifiques sur dix privés de liberté d’expression



La firme « Environics » a réalisé un sondage en juin 2013 pour l'institut de la fonction publique du Canada. Sur un échantillon d’un peu plus de 4000 des 15 000 scientifiques de la fonction publique, près d’un quart déclarent qu'il leur avait été demandé d'omettre de l'information ou de la modifier pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la science.

Neuf scientifiques sur dix affirment ne pas se sentir libres de faire part de leurs travaux aux médias. Notons toutefois que quelques scientifiques avaient déjà par le passé manifesté leur gêne par rapport à cette situation. D'après les rapports du questionnaire, la plupart (86 %) croient que si leur ministère prenait une décision susceptible de nuire à la santé ou à l'environnement, et qu'ils décidaient de la dénoncer ou d'en parler ouvertement, ils feraient face à des représailles ou à de la censure.

Plus d’un tiers d'entre eux déclarent avoir été mis sous silence face à des questions du public et des médias dans les cinq dernières années. La peur de représailles serait bien présente, rapportent les employés de l’État. La firme « Environics » a indiqué qu'elle avait obtenu un bon échantillon, dans les provinces et aussi dans les différents ministères et agences.

Quant au gouvernement, contacté pour réagir au sondage, il a choisi d'éviter de le mentionner. Il a plutôt fait valoir, par courriel, ses investissements financiers dans le domaine de la science. « Ainsi, le Canada est au premier rang des pays du G-7 à soutenir la recherche et le développement dans les collèges, les universités et autres établissements », a mis en avant le bureau du ministre d'État de la Science et de la Technologie, Greg Rickford.


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