Les délinquants profitent du système



Pendant plus d’une heure et vingt quatre minutes d’audition, Bertrand Soubelet, grand patron des opérations et de l’emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, nommé le 28 novembre 2012 en Conseil des ministres, a brossé un tableau sans concessions.

Évoquant la lourdeur des procédures « sur le plan juridique », qui complique le travail des gendarmes, le général ajoute : « Les délinquants le savent et profitent du système ».

« Je vais livrer une analyse personnelle, peut-être un peu iconoclaste », dit-il. « Quand vous relâchez 65 % de ceux qui se sont rendus coupables d’un certain nombre d’exactions, comment voulez-vous que les chiffres baissent ? », s’interroge le général Soubelet.

« Aujourd’hui, toute une frange de notre jeunesse ne sait pas où est le bien et où est le mal. On peut très tôt donner un message clair » et adapter le langage utilisé à l’âge de l’enfant, afin qu’il comprenne.

Selon les gendarmes, on prend « plus soin des auteurs que des victimes », prévient le militaire, précisant qu'en 2013 il y a eu une hausse de 4 % de personnes mises en cause par ses services, tandis que le nombre de placements sous écrou « a diminué de 33 % ».

« Évidemment, l'insécurité et le sentiment d'insécurité ne cesseront d'augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée », martèle-t-il. Le diagnostic de ce haut stratège est implacable : la réponse pénale est, selon lui, « en décalage ».

Sans détour, il enfonce le clou en assurant : « Les auteurs d'atteintes aux biens (cambriolages, vols...), bénéficient d'un traitement pénal qui leur permet de continuer à exercer leurs activités. » 


18-11-2014770 Justice
  • sarah777
    21/11/2014

    Les petits comme les "grands déliquants" d'ailleurs ...